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Pourquoi mobiliser en interne et externe ?

Une mobilisation réussie : témoignage de Jolet Van Kipshagen (Vallée de Villé).

Combien de mails envoyés et restés sans réponse ? Combien d’ateliers avec un nombre de participants trop faible ? Mobiliser n’est pas simple et nécessite une expertise spécifique.

Notre vision de la problématique :

Adaptation au changement climatique : le concept reste mal compris. En conséquence, peu de personnes se sentent concernées ou ont conscience des interférences entre impacts du changement climatique et leurs activités : le concept ne mobilise pas.

Pour les mobiliser, il est important de pouvoir aborder des sujets qui les concernent mais dont vous n’êtes pas expert. Cela peut vite tourner au “dialogue de sourd”.

Dessin comique sur l'incompréhension du vocabulaire technique

Notre idée pour aider au dialogue :

  • Vous aider à développer une expertise de la problématique, (par opposition à l’expert technique qui a l’expertise de la solution).
  • Grâce à votre connaissance du contexte climatique, vous mettre en capacité d’expliquer à vos interlocuteurs le besoin d’adaptation sous jacent de chaque thématique.

Retour d’expérience : Violaine Magne (Clermont Auvergne Metropole) et d’Adam Gibaud (PNR du Pilat)

Dans le cadre du dispositif "Accélérateur de transitions”, la CC de la Vallée de Villé mène une démarche TACCT. Le diagnostic de vulnérabilité vient de s’achever ; les réflexions sur la stratégie débutent.

Cette première phase a nécessité plus d’un an de travail, alternant recherches (littérature scientifique, interviews, articles de presses, etc.), compilation de données et ateliers, pour finir par l’élaboration du document final.

Jolet a initié sa prise de poste en rencontrant ses collègues et les VP du territoire. Avant de démarrer le diagnostic de vulnérabilité, elle fait valider par les élus un plan de mobilisation des acteurs afin de s’assurer que l’exercice sera mené sous le signe de la concertation.

Résultats :

  • 8 ateliers de sensibilisation afin de récolter des retours internes et externes : plus de 100 personnes consultées ;
  • 3 ateliers thématiques avec des contributeurs spécifiques pour définir la sensibilité des thématiques priorisées ; près d'une soixantaine de personnes présentes.
  • Une dizaine d'entretiens individuels avec des partenaires indisponibles au moment des ateliers et des experts techniques non liés à la CCVV.
  • Enfin, une session de restitution grand public avec plus de 50 participants.

Une mobilisation pour quels bénéfices ?

Le travail en ateliers vise à valoriser le vécu et les ressentis de différents acteurs, démocratisant ainsi les sujets liés à la transition écologique et sociale. Un exemple de vécu : l’épicerie solidaire de ce territoire rural constate une augmentation des demandes d’aide des habitants pendant les périodes de sécheresse, du fait de la baisse de production dans les potagers. Cet exemple met en lumière un impact local qui serait passé inaperçu si l’exercice de diagnostic avait été mené en chambre par la CCVV. Le dialogue fait émerger les “vrais” enjeux du territoire.

Cette co-construction permet de rédiger un état des lieux ancré localement, dépassant les rapports plus globaux qui paraissent souvent déconnectés du territoire. Ce travail d’écoute permet d’aboutir à un diagnostic précis, pertinent et qui “parle” au territoire, “on y parle de nos forêts, de nos arbres” - Jolet Van Kipshagen. À terme ce fonctionnement favorise l’adhésion aux orientations de la stratégie et du plan d’actions qui suivront.

Les apprentissages clés partagés

En amont :

  • Un prérequis essentiel : la validation d’une vision commune avec les élus (via le plan de mobilisation). Malgré des objectifs globaux communs, des divergences sur les façons de faire ont persisté, d’où l’importance d’en discuter sur la base d’un document validé en amont.
  • La mise à contribution des vice-présidents et des maires pour réaliser une large mobilisation à différentes échelles (de l’interco jusqu’aux communes).
  • Invitations personnalisées, relances téléphoniques et rencontres individuelles sont incontournables pour surmonter les réticences. Vos interlocuteurs peuvent avoir des craintes à venir, par exemple la peur d’être jugé (je prends la voiture au quotidien), ou la crainte d’être solliciter pour faire plus ou différemment leur travail. Une prise de contact directe les rassure et contribue à une plus grande mobilisation. Le cas échéant, votre service Communication peut vous aider à améliorer votre visibilité.
  • Enfin, s’appuyer sur les services techniques de votre collectivité qui travaillent déjà au quotidien avec nombre de parties prenantes, vous facilite l’obtention de contacts.

Lors des temps collectifs :

  • Mettre la convivialité au cœur des moments collectifs. Pour Jolet, un buffet paysan local a renforcé la cohérence entre les discours et les actes, tout en créant des synergies avec les agriculteurs (un public souvent compliqué à mobiliser).
  • Limiter le temps d’ateliers (2h dans l’agenda d’un élu, c’est déjà bien !), des ateliers plus longs seront potentiellement plus difficiles à remplir. Respecter les temps annoncés.
  • Finir par une évaluation à chaud avec les participants permet d'ajuster (ou non) les prochains événements, en fonction des retours reçus.
  • Pour rappel, sur ce que peut apporter la facilitation en intelligence collective : La facilitation d’ateliers : une démarche éprouvée d’engagement

À la suite de la mobilisation :

Communiquer, communiquer, communiquer : c’est-à-dire rendre visible le travail effectué lors des ateliers (en comprenant l’intérêt de leurs contributions, les participants seront d’autant plus enclins à revenir). Il faut permettre un accès simple à ces documents, par exemple via une centralisation des comptes-rendus sur le site web de l’intercommunalité. Des comptes-rendus illustrés peuvent servir de rappel visuel pour tous : les participants, comme les absents qui peuvent ainsi se rendre compte du travail effectué.

Pour aller plus loin

En Vallée de Villé, la mobilisation dès la phase de diagnostic a fait émerger une communauté locale prête à agir sur le sujet et dont l’élan dépasse la capacité de la communauté de communes. En attendant la stratégie d’adaptation, les acteurs les plus motivés ont identifié des actions rapides et concrètes qu’ils souhaitaient mettre en place (par exemple, la rédaction d’un guide sur les aides locales).

Cette communauté qui se réunit tous les 6 mois, permet aussi d’expérimenter les outils d’accompagnement du changement, pour les améliorer et ainsi toucher une audience plus difficile à mobiliser.

En définitive, la communication continue a permis d’identifier Jolet comme point de contact sur les sujets de transition écologique au sein de l’interco : plus de 11 invitations tierces reçues pour continuer à porter ce sujet !

Ressources proposées

En conclusion :

Bravo à Jolet qui a su inspirer une communauté d’action sur son territoire, illustrant le rôle fondamental d’animation du chargé(e) de mission.

Dessin comique sur l'incompréhension du vocabulaire technique

Les acteurs de la Vallée de Villé peuvent ainsi travailler collectivement sur des actions concrètes, issues de leurs besoins, et poursuivre leurs collaborations, en attendant la stratégie finalisée d’adaptation au changement climatique de leur collectivité.